Le cantique de l’apocalypse joyeuse d’Arto Paasilinna

Tout à l’heure j’ai fait un tour dans les blogs de lecteurs-qui-disent-ce-qu’ils-pensent, et je me sens un peu à côté de la plaque dans ma façon de vous parler des bouquins que j’ai lus. Mais enfin bon, je suis pas gênée, je vais continuer.

Le Cantique de l’apocalypse joyeuse

Auteur: Arto Paasilinna
Traduction du finlandais : Anne Colin du Terrail
Édité par Folio, 391 pages
Paru en 2009 en France (1992 Finlande)

L’histoire

Un vieux brûleur d’églises, communiste, casseur de curés, se meurt. Il confie à son neveu son héritage et la mission de bâtir une belle église. Le neveu, Eemeli Toropainen, s’attelle consciencieusement à l’ouvrage et bientôt, autour du nouvel édifice, c’est tout un tas de gens aux motivations diverses qui se réunit. Ce livre, c’est l’histoire de la petite communauté.

Ce que j’en pense

Alors comme ça, ça n’a pas l’air folichon, un truc historique me direz-vous. Pas vraiment, finalement c’est plutôt de la science-fiction, puisque ça se passe dans le futur : rendez-vous compte, l’histoire se termine en 2023 ! Science-fiction, avec des ovnis ? Eh ben non plus, on y traite principalement des métiers agraires de la Finlande profonde. En fait, c’est l’histoire d’un village : il se passe des trucs mais il se passe rien, la vie courante quoi. Et puis quelquefois on entend parler de l’histoire du monde autour du village qui a l’air vachement plus intéressante parce que plus mouvementée. Mais comme ce n’est pas l’histoire principale, pfuit ! C’est du décor!

Moi, je vous le dis direct : j’adore cet auteur, j’ai un parti pris énorme. J’avais commencé par « La Douce Empoisonneuse » et puis « Le Lièvre de Vatanen » et depuis tout me réjouit de ce qu’écrit Arto Paasilinna. Au début, on se demande toujours un peu. Parce qu’il y a le contexte culturel, la Finlande on connait pas très bien ou alors par Ikéa ( … loupé ! C’est suédois Ikéa !). Il nous embarque dans des situations grotesques avec un naturel si confondant qu’on se demande si ça se passe vraiment comme ça, là-bas ? Mais quand même au bout d’un moment il faut se rendre à l’évidence. Ce mec qui écrit l’histoire se fiche de nous. Et comme il le fait bien, on lui pardonne volontiers !

Ce roman-là a des lenteurs, parce qu’il décrit par le menu la façon de monter une charpente traditionnelle, ou bien de pêcher les vendaces. On apprend des choses, et tout est cependant si improbable !  La construction de cette communauté nous semble facile et agréable, et les « rustreries » finlandaises paraissent de bon aloi, grâce au style agréable et fluide d’Arto Paasilinna. L’auteur écorche au passage les danois et les russes, les écolos, le clergé, les chirurgiens esthétiques et j’en passe. Bref, sous couvert de conte sympathique, c’est quand même une satire assez sévère de la société finlandaise et du monde actuel.

Ce que j’aime, c’est que l’auteur n’essaye même pas de camoufler que ses héros sont des sacrés connards MAIS il nous montre aussi qu’ils sont plein de bon sens. Au premier coup d’œil, le bon sens, on le voit pas tellement… Entre le gars qui a deux femmes (une l’hiver et une l’été), l’appel à bonne volonté pour remplir le cimetière, le triple pontage d’un ours… Je vous laisse découvrir le reste, vous n’êtes pas au bout de vos surprises !

Ma conclusion : à lire quand vous n’avez pas le moral, ça vous requinque un cheval !

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2 commentaires pour Le cantique de l’apocalypse joyeuse d’Arto Paasilinna

  1. nelirocab dit :

    tu veux que je te dise ? je me suis endormie au moins 3 fois dessus. Mais ton enthousiasme me requinque et je vais à nouveau tenter l’impossible…

    • CaroDe dit :

      Hihihi toi ici ! Trop cool ! C’est vrai que le bouquin a des longueurs dans ses pages de descriptions… Mais ça fait un genre de Man vs Wild en Finlande, en même temps, prends-le comme ça !

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